What the 4th estate is saying about Excelsior...

FIP Radio France
Bill Carrothers is an American jazz pianist apart. The artist's delicate style and very melodic told to find his inspiration from classical composers (from Bach to Dutilleux), as well as among jazz musicians like Thelonious Monk and Chick Corea. Some of his albums are dedicated to France ("Armistice 1918", "I love Paris") In 2000 he was awarded the Diapason d'Or and the Grand Prize of the Academy Charles Cros in 2004.

With his latest solo album "Excelsior" the pianist takes us with poetry in his dreams, to memories of his childhood in Excelsior, Minnesota. Improvised melodies, invented, that seem to spring from his unconscious.
These 16 tracks take us on a whirlwind of emotions and feelings ranging from sadness to joy child.
A disc sublime and intimate from a romantic dreamer who left and moved. "Excelsior" is to discover this week in our club Jazzafip!


Bill Carrothers est un pianiste américain de jazz à part. L’artiste au style délicat et très mélodique dit trouver son inspiration chez les compositeurs classiques (de Bach à Dutilleux), aussi bien que chez des jazzmen comme Thelonious Monk ou Chick Corea. Certains de ses albums sont dédiés à la France ("Armistice 1918", "I love Paris") En 2000 il est récompensé du Diapason d’Or puis du grand prix de l'académie Charles Cros en 2004.

Avec son dernier album solo "Excelsior" le pianiste nous plonge avec poésie dans ses rêveries, les souvenirs de son enfance passée à Excelsior, un village du Minnesota. Des mélodies improvisées et inventives qui semblent surgir de son inconscient.
Ces 16 titres nous embarquent dans un tourbillon d'émotions et de sentiments allant de la mélancolie à la joie enfantine.
Un disque sublime, intime et romantique qui laisse rêveur et ému. "Excelsior" est à découvrir cette semaine dans notre Club Jazzafip !


Anne Chepeau - France Info, Radio France
American composer and pianist Bill Carrothers has often taken the side roads to join the road of jazz. This history buff and has devoted a few years ago, an album of tunes from the Civil War and another "Armistice 1918", war 14-18.

In his new disc, Excelsior, he examines his personal history. Excelsior is the small Minnesota town in which the pianist grew up. Those are his childhood memories and emotions that fuel the 16 compositions in this album, where classical and jazz intermingle references. For this intimate journey, the solo was needed. Bill Carrothers uses all the possibilities offered by his instrument to express what it meant and what it is today for the city of Excelsior.

Le pianiste et compositeur américain Bill Carrothers a souvent emprunté les chemins de traverse pour rejoindre la route du jazz. Ce passionné d’histoire a ainsi consacré, il y a quelques années, un album aux airs de la guerre de sécession et un autre « Armistice 1918 », à la guerre 14-18.

Dans son nouveau disque, Excelsior, il se penche sur son histoire personnelle. Excelsior, c’est la petite ville du Minnesota dans laquelle le pianiste a grandi. Ce sont donc ses souvenirs d’enfance, ses émotions qui nourrissent les 16 compositions de cet album, dans lequel s’entremêlent références classiques et jazz. Pour ce voyage intime, le solo s’imposait. Bill Carrothers utilise toutes les possibilités que lui offre son instrument pour exprimer ce que représentait et ce que représente encore aujourd’hui pour lui cette ville d’Excelsior.

pianobleu.com
Deux pianistes viennent de sortir des disques dans lesquels ils improvisent inspirés par des lieux, l'un, Bill Carrothers, par son village natal du Minessota, Excelsior, et l'autre, Gwilym Simcock, par le lieu même de son enregistrement, un château luxueux situé dans les Alpes Bavaroises, Schloss Elmau où il n'a fait que passer quelques "bons jours". L'un n'était pas né lorsque l'autre a commencé à jouer du piano, l'un revendique multiples influences et l'autre aucune. Les deux pianistes ont écrit une petite introduction en anglais à leur disque et utilisent des mots sur leur état d'esprit lors de ces enregistrements "Enjoyement" ( plaisir) pour Gwilym Simcock et "Trepidation" pour Bill Carrothers ce que Alain Gerber qui a rédigé en complément une texte de présentation traduit comme "mélange d'inquiétude et d'exaltation". Tous deux se révèlent des compositeurs spontanés fort inventifs dans des pièces enregistrés dans une durée très courte (une journée pour Gwilym Simcock, deux jours pour Bill Carrothers qui lui a enregistré au célèbre studio La Buisssonne) quant à leur véritable état d'âme lors de ces expériences l'on devine bien en écoutant leurs albums qu'un seul mot ne peut les résumer pas plus qu'un seul lieu juste prétexte à une improvisation où chacun vise à donner le meilleur de lui-même et du piano. Découvrez en des extraits...

« Imprévisible ». L’appréciation vient de Bill Stewart, batteur, son complice de toujours. Qui pourrait mieux définir le pianiste Bill Carrothers ? Son parcours est atypique. Il cite parmi ses références les compositeurs classiques- de Bach et Brahms à Messiaen et Dutilleux- les jazzmen de toutes les écoles- Monk, Tristano, Corea et Hancock pour se cantonner aux pianistes- et, plus inédit, les marches militaires. Ne lui doit-on pas une reprise des airs de la Guerre de Sécession (« Civil War Diaries ») et une suite dédiée à la Grande Guerre (« Armistice 1918»). Ce « foudre de guerre »-dans le sens où il sait faire parler la poudre avec les 88 touches de son piano- se montre aussi pacifique, mélancolique, rêveur. C’est le Bill Carrothers retiré avec sa famille dans la campagne du Minnesota. Celui qui évoque dans « Excelsior » son village natal dans ce même Etat. Une modeste commune comme les autres, telle que les peignait Norman Rockwell, avec un lac aux rivages arborés et son petit parc d’attraction. Quand il est entré en studio pour cet exercice solitaire, Bill Carrothers n’avait rien dans les poches, ni canevas, ni même quelques phrases musicales. « C’était la première fois de ma carrière !. Je voulais seulement me laisser à la méditation sur Excelsior. Exprimer ce que signifiait cette ville pour moi dans mon enfance et aujourd’hui ». Son inspiration prend son envol sans plan de vol. Et nous entraîne dans un voyage intime et intimiste dont on ressort ébloui, ému et émerveillé.(Présentation de l'éditeur).

Il est plus difficile de donner une biographie de Bill Carrothers, né en 1964, qui sur son site internet donne la version officielle et la "vrai version"... pour ce qui est de l'officielle Bill Carrothers est un pianiste professionnel depuis plus de 30 ans. Il a joué dans de nombreux lieux à travers les États-Unis et en Europe, y compris le Village Gate, Knitting Factory, Birdland, Blues Alley, New Morning (Paris), l'Audi Jazz Festival à Bruxelles, le Festival Jazz de Nevers (où il partage l'affiche avec Abbey Lincoln) , le Festival de Jazz de Montréal, Middelheim Jazz et le Festival de Marciac en France. En Octobre 2000, M. Carrothers a titré le prestigieux Rising Star Tour dans toute l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse. À l'été 2009, le Bill Carrothers Trio joué une semaine à la célèbre Village Vanguard de New York. Il a été un leader sur des enregistrements depuis quinze ans, et qui ont tous reçu des critiques élogieuses. Egalement sideman des plus grands noms du jazz, dont Joe Beck, Scott Colley, Buddy DeFranco, Dave Douglas, Curtis Fuller, Eric Gravatt, Drew Gress, Tim Hagans, Billy Higgins, Lee Konitz, James Moody, Matt "Guitar "Murphy, Gary Peacock, Dewey Redman, Charlie Rouse, James Spaulding, Bill Stewart, Ira Sullivan, Toots Thielemans, Benny et Wallace.
Quant à ses influences , il déclare sur son myspace "Aucune. Je suis arrivé à ma façon de jouer, presque comme par magie, sans écouter une seule note de musique, jamais"

notesdejazz.com
C’est un regard, c’est un enfant qui court dans les rues de la petite ville, c’est une main qui prend celle de son amie, c’est le parfum que j’attends, celui des fleurs du printemps et celui de cet ice-cream dont j’ai rêvé et qu’enfin, maintenant je savoure avec innocence sous le soleil qui revient. C’est une musique lointaine, une musique du passé. C’est une musique si présente, si neuve. C’est un instant qui oscille, entre la fin et l’infini. C'est ici, lorsque l'eau et le ciel, quand ils ont la même couleur, se confondent. (1)

Les souvenirs du passé, ceux de l’enfance pas plus que tous les autres, ne sont ceux d’autrefois. Ce sont seulement les moments que nous vivons. Aujourd’hui, à cette seconde.

Nous ne nous souvenons de rien. Parce que nous n’oublions rien. Nous sommes tout cela que nous sommes. Que nous fûmes peut-être. Mais c’est pareil.

Le pianiste Bill Carrothers fait bien plus que nous décrire, que nous raconter à la manière d’un récit de ses années d’enfance et d’apprentissage, la petite ville d’Excelsior, Minnesota dans ce nouveau chapitre de « Jazz and the city » la série imaginée par Jean-Jacques Pussiau et qui nous a déjà amenés à New-York avec Kenny Werner ou à Paris avec Eric Watson. (« Excelsior » Outenote records 007 distribution Harmonia Mundi)

Il n’y a ici rien d’une évocation, rien qui ressemble à une description. Ni de la ville, ni pas même de ce qui a pu arriver au jeune enfant d’alors dans cet Etat du North middle west. Et s’il y avait parfois, au hasard d’un titre ou d’une phrase musicale l’esquisse d’une narration, ne nous y trompons pas: là ne se trouve pas le cœur de cette musique. Il n’y a rien non plus en elle, à aucun moment, quelque chose qui nous dise ce que le musicien d’aujourd’hui pense d’Excelsior, de ce que cela évoque en lui, quels sont les bons et les moins bons souvenirs. Il n’y a rien de nostalgique dans ce qu’il a inventé pour lui, pour nous, il n’y a pas davantage de regrets que d’images heureuses. Ce que nous entendons, ce qui se joue – car, soyons-en persuadés, ce que nous entendons est ce qui se joue – c’est bien davantage, c’est même seulement cela, c’est Bill Carrothers qui vibre dans sa musique, avec elle, par elle, en cet instant même où il l’invente.

Les lieux que nous habitons, ceux où nous vivons, sont des rues et des couloirs de métros, des chemins dans la campagne, des ruisseaux, des vallées ou des lacs, des chambres solitaires ou des maisonnées à n’en plus finir, les lieux que nous habitons sont comme des mondes fermés. Non qu’ils soient secrets mais secrets ou racontés, ils n’ont en eux-mêmes rien à nous dire, rien à nous faire comprendre. Pas davantage que les yeux de notre mère, pas davantage que la main de notre amour. Mais, le regard d’une mère, la main qui prend la main c’est cela-même qui est une vie. Et c’est cela que nous voyons d’abord, c’est cela que nous ressentons. Avant même d’apercevoir des yeux ou une main.

C’est ce regard qui nous touche et nous atteint qui est essentiel, qui est premier, que nous percevions le matin à notre réveil, avant de partir à l’école, et non pas ces yeux et seulement ces yeux, qui pouvaient bien être bleus ou noirs et peut-être étaient, eux aussi, encore ensommeillés. C’est la caresse de la main qui nous fait battre le cœur et non pas que cette main-ci soit si douce, ou bien qu'elle soit encore jeune ou qu’elle ait déjà la marque, le prix et le poids des années.

C'est ainsi, lorsqu’une musique prend le nom d’une ville, d’une ville que nous aimons, c’est un peu comme si elle devenait une part de nous-mêmes. Mais si la musique révèle ce lieu – sans doute a-t-elle ce pouvoir - plus encore elle révèle le musicien lui-même. Mais davantage enfin : elle nous révèle à nous-mêmes.

« Excelsior » est sans doute l’un des plus brillants moments de la musique, de ceux qui nous montrent combien celle-ci ne peut reproduire un monde. Mais comment elle peut faire d’un monde caché, d’un monde que l’on ne voit pas, un monde ouvert. La musique ne crée pas en ce sens qu’elle produirait quelque chose. Et ici qu’elle retracerait une histoire, celle dont le pianiste se souviendrait avec une émotion et une intensité plus ou moins grandes.

La musique d’Excelsior crée parce qu’elle révèle. Parce qu’elle est une poésie la musique de Bill Carrothers nous ouvre à notre propre vie en nous conduisant dans une lumière que nous ne connaissions pas encore. C’est là le propre d’une œuvre d’art quand elle est au plus intense d’elle-même. C’est ainsi qu’est la musique de Bill Carrothers, sans doute un pianiste rare, si rare !, l’un de ceux dont la musique est « faite seulement de ce rien qui respire entre contraires, entre un battement du cœur et le battement d’une aile, la fin et l’infini. » (Lorand Gaspar).